ROMAN
Maylis de Kerangal
Un matin, à l’aube, sur la côte normande. Simon a vingt ans et toute la vitalité et l’insouciance propres à sa jeunesse. Avec deux copains, il embrasse l’océan en s’adonnant à sa passion du surf. Mais suite à un accident de voiture sur la route du retour, Simon est transféré à l’hôpital où l’on diagnostique sa mort. En une seconde, tout vacille pour les parents. Dans cette situation âpre et brutale, de déréliction la plus profonde, ils doivent statuer pour le don d’organes tout en acceptant la mort de leur fils. Il est en effet possible de prélever le cœur de Simon. Commence alors le parcours effréné de l’urgence d’une transplantation cardiaque. C’est une plongée saisissante dans l’univers des services de Réanimation où ce spectacle de la vie et de la mort constitue le quotidien de tout un corps médical. Et puis, de l’autre côté, il y a ceux qui sont dans l’attente d’un organe pour pouvoir continuer à vivre, avec leurs peurs comme celles de ne plus être soi-même avec un nouveau cœur ou bien de vivre avec l’idée que l’on doit sa survivance au décès d’un autre être humain.
Poignant et sensible, ce roman nous fait prendre conscience du caractère vital du don d’organes. Il nous invite à porter une attention différente sur ce cœur qui bat à l’intérieur de nous, à ce muscle finalement assez mystérieux, véritable symbole de vie, mais aussi réceptacle de notre naissance jusqu’à notre mort de toutes nos émotions. Que deviennent les sentiments éprouvés dans l’ancien corps, une fois les cœurs transplantés ? Réparer les vivants illustre tout en délicatesse le cycle de la vie humaine : si Simon meurt, une femme continuera néanmoins à vivre quelque part ailleurs.